mercredi 20 février 2013

L'Ashtanga Vinyasa Yoga



Qu’est-ce que pour moi l’Ashtanga ?

De manière historique et dans la tradition générale du yoga, le terme Ashtanga désigne les huit « membres » du yoga, c’est-à dire, les huit étapes ou branches du travail visant au but du yoga.
Il s’agit tout d’abord de recherches morales (Yama er Nyama), du travail postural (Asana) et respiratoire (Pranayama), de concentration (Dharana), méditation (Dhyana), afin d’atteindre le Samadhi, la libération spirituelle, la libération de la souffrance ou l’illumination.

Le Yoga Ashtanga dont il est question ici constitue le style de yoga instauré par le maître indien Sri K. Pattabhi Jois de Mysore. Il s’agit d’un yoga très physique plutôt accès sur les postures et l’alignement du corps. A savoir que pendant un cours d’Ashtanga, le néophyte ne s’apercevra pas forcément d’une quelconque touche spirituelle, si ce n’est au moment des mantras de début et de fin, ou lors de la relaxation pendant les cours guidés.

Ce yoga se compose de trois-quatre séries prédéterminées comportant deux types de Salutations ou enchaînements dynamiques, des postures (asanas) en position debout, assise, inversée et allongée, que l’élève ou sadhaka tient sur cinq respirations, en utilisant la respiration Ujjayi. Chaque mouvement est lié à une inspiration ou une expiration et il est important d’éviter au possible tout mouvement parasite. Certaines postures sont intercalées de ce que l’on appelle un « Vinyasa », un petit enchaînement favorisant la souplesse et le lien entre deux postures. Cette notion fait référence à ce mouvement continu, ce lien présent entre le mouvement et la respiration, mais également entre deux mouvements. La respiration Ujjayi, qui signifie « Victorieux » est une respiration nasale, thoracique et non abdominale, avec laquelle on émet un son au niveau de la glotte. Il s’agit d’une respiration régulée qui a la particularité de réchauffer tout le corps, ce qui permet un meilleur travail sur les muscles, mais aussi une plus grande élimination par la transpiration. Le corps est alors purifié.

En plus de cette respiration, lors de la pratique, l’élève met en place les « Bandhas ». Il s’agit de verrouillages corporels utilisés pour un travail sur le corps suivant les différentes asanas. En Ashtanga, on en observe deux principaux, « Mula Bhanda » pour contracter les muscles du périnée, et « Uddhyana Bandha» pour bloquer et rentrer la partie abdominale. « Jalandhara Bandha » est mis en place au niveau de la gorge, mais peu utilisé dans cette pratique, si ce n’est lors de différents exercices de pranayama.

Ce style de yoga est un yoga que je recommande aux personnes très actives qui portent beaucoup d’énergie en elles. Il s’agit d’une pratique demandant une grande rigueur, une grande discipline, et une des pratiques de yoga les plus intenses et les plus exigeantes physiquement. En cela, elle me semble une très bonne préparation au travail sur le mental.

Au terme d’un cours d’Ashtanga, soit guidé, soit Mysore (Chacun connaît sa pratique et se fait corriger par le professeur.) suivi de manière discipliné en respectant le temps de relaxation nécessaire, l’esprit est alors plus clair, le mental apparaît moins agité et l’on peut alors se concentrer sur l’essentiel. Le calme du mental ainsi retrouvé permet au yogi de ne pas se perdre dans les pensées du quotidien, tous les problèmes qui ne le concernent pas vraiment. Il peut alors appréhender les choses de manière plus simple, directe et objective, sans être pris dans les fluctuations du mental. Il semble alors davantage prêt à vivre le moment présent de façon harmonieuse.



Pour conclure, en tant que professeur mais surtout de yogi, je crois vraiment en toutes les potentialités de la pratique de l’Ashtanga, mais surtout de la pratique du yoga en règle générale. S’il est possible, ce qui est peut-être souvent le cas, de débuter le yoga en dilettante, de manière irrégulière, ou juste afin de « guérir » éventuellement de problèmes personnels, il est certains que cette pratique apporte énormément de positif à tout un chacun. Elle amène l’individu à se questionner, s’observer de manière objective et par conséquent de travailler sur soi… Ce qui, il me semble mène de façon certaine à la réalisation de soi.
D’après Gita Iyengar, fille du grand maître B.K.S. Iyengar, contemporain de Sri K. Pattabhi Jois :  
«Une sadhana (pratique) sans défaut conduit à des changement radicaux dans la personnalité. On devient modéré dans ses habitudes, sa nourriture, son sommeil et sa vie sexuelle. Au fur et à mesure que se purifient le mental et le corps, un éveil spirituel se fait jour. »






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