dimanche 19 juin 2011

Nager avec le courant



« La perception symbolique est une émotion. Tout le monde est susceptible de l’éprouver mais beaucoup refusent d’en convenir avec eux-mêmes au moyen de pare-feu du genre : « ce n’est que… », « je suis au-dessus de ça », « j’ai dépassé ces archaïsmes ».

Si au contraire, nous acceptons de nous y ouvrir, de l’éprouver, de la goûter, tout, absolument tout dans la réalité peut devenir comme du texte qui donne accès à du sens, la dimension ultime de ce qui est.

Notre perception symbolique ne se substitue pourtant pas à notre perception factuelle, assurée par l’observation attentive. Elle s’y associe. Nous percevons la chose, l’évènement…et sa charge de signification. Et nous pouvons entretenir avec elle, deux types de rapports : l’un qui est pratique, ordinaire, l’autre qui est de l’ordre de la lecture, ou plutôt du déchiffrage car le sens ne se livre jamais d’emblée. Il s’avance toujours travesti.

La charge de signification, massive, globale, incluse dans la chose ou l’évènement, doit encore être « entendue », autrement dit interprétée, pour que nous puissions en tirer profit. Le message nécessite d’être décrypté pour livrer son contenu.
A nouveau, ne pas considérer qu’une chose est un message codé, c’est la réduire à elle-même, ne lui reconnaître qu’une valeur d’usage et aucune signification. Et, du même coup, nous privé du plus précieux de ce qu’elle contient.

Il s’agit donc d’un équilibre à trouver dans la cohabitation de ces deux perceptions et de ces deux registres de notre relation avec le réel. Sans négliger ni l’un ni l’autre.

… »


Christian Du Mottay

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