lundi 5 août 2013

L'Allaitement à la Lumière du Yoga



L'Allaitement à la Lumière du Yoga

Depuis la nuit des temps et pour tous les mammifères, l’allaitement maternel a été le moyen les plus sur pour nourrir et faire grandir le petit de l’homme. D’un aspect physiologique, cette pratique apparaît comme la plus logique, la plus simple et la plus naturelle car le bébé sorti du ventre de sa mère, sait d’instinct comment se nourrir et va de lui-même, dès les premiers instants de sa vie aérienne, venir « fouiner » près du sein de sa mère pour chercher le précieux colostrum.
De la part de la mère, il y a également ici une évidence physiologique : la montée de lait et les hormones qui l’accompagnent (prolactine et ocytocine). Dans « L’Instinct Maternel Apprivoisé » (La Leche League), l’auteur Monique Morin, met l’accent sur l’importance de l’allaitement maternel dans l’élaboration de l’instinct maternel. Sans remettre en question l’amour que peut porter une mère pour son enfant, il se trouve que différents éléments vont permettre la solidité de cet instinct naturel et de ce lien mère-enfant (accouchement, mode de maternage, portage, proximité dans les premiers mois etc) et l’allaitement dans cet équilibre, occupe une place de choix.
Pourquoi? En offrant le sein au bébé (le lait maternel, nourriture la plus naturelle qui soit), la mère contribue à une évolution saine et progressive de son bébé. Il s’agit pour ce dernier de la continuité la plus évidente et dont les bienfaits en termes de santé ne sont plus à démontrer. Il s’agit d’un premier point majeur, cependant l’allaitement est loin de se résumer à cette seule fonction nourricière.
Comme tout être vivant, le petit de l’homme reconnaît sa mère d’entre toutes et en a énormément besoin puisqu’elle reste sa référence sur bien des niveaux (protection, alimentation, survie). Le contact avec la mère, lors de l’allaitement, offre au petit, tout un panel d’éléments qui vont lui permettre de se développer au mieux : compréhension, confiance en soi et en les autres, réponse à sa demande et solidité du lien avec la mère. En ayant ses besoins primaires satisfaits, le bébé part dans la vie sans frustration, en sachant qu’il pourra compter sur les autres (en ayant la capacité d’aider à son tour) et en étant déjà familier aux notions de donner et de recevoir, de manière équilibrée.


 

L’objectif du yoga est l’union entre le corps et l’esprit, la réalisation du Soi. Cette réalisation de l’être implique l’acceptation de nos dualités, de nos qualités et défauts, la compréhension de nos mécanismes et un travail personnel continu.
Sur un plan symbolique, la mère en donnant le sein à son bébé ne lui propose rien de moins que l’Amour qu’elle porte, ce qu’elle détient, ce qui se crée, afflue et s’écoule en permanence au niveau du cÅ“ur, du chakra du cÅ“ur. Le nectar du petit de l’homme, le nectar du bébé, c’est cet amour inconditionnel bien enfoui, mais que l’on peut ressentir, percevoir dans des conditions particulières, en des moments où l’on retrouve notre centre, notre essence, notre raison d’être. Car oui, l’Amour est notre Energie Vitale, notre raison d’être. Comment pourrait-on le qualifier autrement ?
Pour désigner le cÅ“ur des choses, n’emploie- t’on pas une expression liée au sein ? Au sein de l’homme, on trouve son être. Du sein coule le lait, du cÅ“ur de l’humain coule l’amour. Tout cela semble plutôt simple. C’est avec cet amour que l’on évolue, que l’on se nourrit d’une certaine manière, mais également que l’on console, que l’on peut se mettre à la place de l’autre, que l’on compatit, réconforte, aide etc. Toutes ces qualités que l’on retrouve au lait maternel, car la tétée nourrit, réconforte, console et apaise aussi…
Pour la mère, il s’agit d’une formidable opportunité : Donner à son bébé ce qu’il y a de mieux. Permettre à son corps de « travailler » librement et naturellement à sa fonction naturelle du moment, à savoir ; fabriquer et donner le lait nourricier.
Quant- à son esprit… grâce à ce don de soi, elle est transcendée. Il n’est plus ici question d’égo mais de protection de l’autre, de retrait au profit d’une bienveillance pour l’être qui n’est qu’amour. Et cette mise en retrait, qui est provoquée à un niveau physiologique, le reste quant- au mental au contact du bébé, mais prend le côté inverse vis- à vis de l’extérieur, pour la protection du petit.
« L’arrêt des fluctuations du mental », ces quelques mots bien connus des yogis, décrivent le yoga d’après Patanjali. Or que se passe- t’il pendant la tétée ? Où peut-bien être le mental ?
N’importe quelle femme ayant allaité, connaît cet état légèrement soporifique, cet état de patience, de paix et d’amour. Le temps de la tétée, c’est le temps dont le bébé a besoin pour satisfaire à son envie, à  sa vivacité. Et là pour la mère, il n’est pas question d’attente ou d’impatience ou de recherche d’autre chose, nous sommes juste dans un état de fait auquel on ne peut rien opposer (naturellement). La diffusion des hormones à ce moment nous apporte cet état de paix. Dans son merveilleux livre « L’ocytocine, hormone de l’amour », le Professeur Kerstin Uvnäs Möberg…déclare que l’ocytocine serait l’hormone de l’amour ; et comment en douter ? Le vivre permet de le comprendre.
Un état de paix ne peut être amené que par le biais de l’amour, l’amour oui, mais l’amour inconditionnel. On ne parle pas là seulement d’amour maternel, mais de quelque chose de plus profond, de plus instinctif et qui est présent dans chaque individu.

Peut-être, cela se rapproche  de la notion de Bhakti Yoga, le chemin de l’adoration, oui, mais dans cette notion, on englobe l’idée de recherche, de travail. Pour ce qui est de l’allaitement, il n’y a pas de recherche, pas de séparation, il y a quelque chose d’intrinsèque, d’inhérent à la pratique même. Il y a Union ; l’objectif même du yoga. Et oui, nous le savons tous, le yoga prend différentes formes et chacun et chacune, a cette possibilité d’Union, quelque soit les moyens ou la forme qu’elle prend.

Alors restons centrés sur ces moyens naturels qui conduisent au bien-être, et du mieux que nous le pouvons, sachons le mettre en lumière. Quant à l’Allaitement Maternel,  soutenir le caractère primordial et sacré de cette pratique me semble plutôt nécessaire, et pas seulement les premiers mois. Ne préconise- t’on pas le lait infantile les trois premières années ? sous- entendu le lait industriel bien sûr (avec ce qu’il comporte de déchets)! Il est important de savoir que le lait maternel s’adapte suivant l’âge et les besoins de l’enfant. Assez d’écouter les industriels ! La voie du yoga nous apporte cette confiance en nous, alors sachons nous écouter pour donner le meilleur à nos enfants et que la roue tourne…


Caroline Vornière




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