mardi 12 juillet 2011

Où cours-tu?

« ..."Où cours-tu?" La suite de la phrase d'Angelius Silesius:"Ne sais-tu pas que le ciel est en toi?" n'était pas encore de saison.

"Ne sais-tu pas que l'enfer est en toi?" est hélas la première version du message.

Il me fallait d'abord entendre qu'il était tout-à fait inutile de courir si vite puisque ce que je fuyais était déjà soigneusement cousu dans ma peau.
Que la première étape fût d'arriver d'abord au coeur de mon désastre, de m'y installer pour le contempler, me scandalisa autant que mon ami Job. Je l’ai toujours beaucoup aimé, ce Job, aimé et admiré, n’ose-t-il pas dans son désespoir virulent retourner la question et interpeller Dieu : « Où cours-tu ? Pourquoi te dérobes-tu à moi et à mes supplications ? »

Sublime renversement-mais sans fruit aucun. Ce que Job doit aussi entendre, c’est que Dieu ne dresse pas ses tentes au pays de la lamentation. Partout où résonnent et grincent suppliques, jérémiades et revendications, il ne comparaît pas. Son absence hante depuis toujours ces régions. Il nous veut sorti des marécages de la lamentation et des désespérances- en dépit de tout. Il nous veut ailleurs.

« Où cours-tu ? »
… »


Christiane Singer

2 commentaires:

  1. ... et cet ailleurs où Dieu ne dresse pas ses tentes est ... lui aussi soigneusement cousu dans nos peaux ...

    bon vent !

    Pascale

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